À Genève, les chiffres parlent : près de 50 % des DRH seraient frontaliers.
Mais derrière cette statistique se cache un malaise plus profond : la perte d’une identité professionnelle locale au profit d’un copinage transfrontalier bien huilé.
Heidi Identity prend position — et refuse de voir Genève devenir une succursale managériale.
On dit souvent que Genève est internationale.
Mais être internationale ne veut pas dire être interchangeable.
Ces dernières semaines, un article de la RTS a lancé un chiffre qui résonne comme une alerte : près de 50 % des DRH à Genève seraient français.
Et soudain, une évidence qu’on refusait de voir s’est matérialisée :
la direction humaine de nos entreprises n’est plus genevoise.
Elle est frontalière.
Un chiffre qui en dit long
Ce 50 % n’est pas anodin.
Il révèle plus qu’une statistique :
il raconte une tendance lourde, celle d’une ville qui délègue sa culture de travail à ceux qui ne la vivent pas.
Parce qu’un DRH, ce n’est pas juste un gestionnaire de contrats.
C’est celui qui incarne la philosophie d’une entreprise, son rapport à la loyauté, au collectif, à la rigueur.
Quand cette fonction-clé est confiée à des profils qui, chaque soir, repassent la frontière,
que reste-t-il du sens du territoire ?
La frontière n’est pas qu’une ligne : c’est un état d’esprit
Le discours bien-pensant dira :
“Peu importe d’où viennent les talents, l’important c’est la compétence.”
Mais l’identité ne se résume pas à une fiche de poste.
Elle se construit dans le quotidien partagé, dans la compréhension des nuances locales,
dans la capacité à sentir ce que Genève est — et ce qu’elle n’est pas.
Les frontaliers, par définition, vivent ailleurs.
Leur ancrage est économique, pas culturel.
Ils viennent, travaillent, repartent.
Et ce va-et-vient constant finit par effacer la frontière symbolique qui, autrefois, faisait notre équilibre :
celle entre proximité et appartenance.
Quand les RH deviennent des exportations
Dans le langage corporate, on parle de “synergies transfrontalières”.
Mais derrière ce mot poli se cache une réalité plus froide :
Genève importe sa main-d’œuvre stratégique.
Les DRH frontaliers amènent avec eux une logique héritée du modèle français :
plus hiérarchique, plus procédurale, plus politique.
Tout l’inverse de la sobriété genevoise, qui valorisait la confiance, la précision et le sens du devoir.
Résultat :
les entreprises genevoises deviennent le miroir d’un management qui ne leur ressemble plus.
Le ton change.
La culture s’uniformise.
Et ce qui faisait la spécificité helvétique — le calme, la rigueur, la discrétion efficace — s’efface derrière un vernis administratif étranger.
Le copinage : le vrai virus managérial
Et puis, il y a le non-dit.
Celui que tout le monde connaît, mais que personne n’écrit.
Quand un DRH frontalier arrive à Genève, il ne vient pas seul.
Il amène son réseau, ses habitudes, ses réflexes.
Et souvent, les recrutements suivent les affinités : on embauche “celui qu’on connaît”,
celui “qui vient du même côté de la frontière”.
Petit à petit, les mêmes profils circulent d’entreprise en entreprise,
les mêmes noms reviennent,
les mêmes logiques s’imposent.
Ce n’est plus du management, c’est du copinage institutionnalisé.
Et c’est tout sauf neutre.
Parce que ce favoritisme fermé étouffe les talents locaux,
freine la diversité réelle,
et finit par transformer Genève en simple annexe de la région frontalière.
Genève mérite mieux que cette connivence déguisée en compétence.
Elle mérite qu’on choisisse les meilleurs, pas les plus proches.
Heidi Identity : défendre l’ADN local
Chez Heidi Identity, nous croyons que l’identité est un capital.
Qu’elle se construit patiemment, dans les gestes, les valeurs, les accents.
Et qu’elle se perd plus vite qu’on ne le croit quand on la confie à d’autres.
L’enjeu n’est pas de dresser un mur contre les frontaliers.
Mais de rappeler que la direction des ressources humaines est une direction de sens — et qu’elle doit parler la langue du lieu,
comprendre les codes implicites, sentir le rythme du territoire.
Parce qu’un DRH local sait ce que veut dire un “oui” genevois,
ce qu’implique la discrétion helvétique,
ce que représente la confiance donnée une fois pour toutes.
La mondialisation n’excuse pas la dilution
On nous répète que Genève doit rester ouverte.
Oui, mais ouverte depuis son identité, pas contre elle.
Une ouverture sans ancrage, c’est une fuite.
Une frontière franchie sans conscience, c’est une perte.
L’Europe entière cherche aujourd’hui à redéfinir ses repères culturels.
Genève, elle, les a toujours eus.
Encore faut-il avoir le courage de les préserver.
Le courage de choisir
Et si, au lieu de compter les frontaliers, on choisissait simplement de faire confiance à ceux qui vivent ici ?
À ceux qui comprennent les subtilités de notre marché,
de nos valeurs,
de nos silences.
La compétence ne s’oppose pas à l’identité.
Elle la renforce, quand elle s’y enracine.
Heidi Identity défend cette conviction :
le local n’est pas un repli, c’est une excellence.
Et si nous voulons que Genève reste Genève,
alors commençons par lui redonner ses voix,
ses visages,
ses décideurs.
Conclusion : Reprendre le fil de notre histoire
Genève n’a jamais eu peur d’être petite.
Elle a toujours eu la grandeur de rester elle-même.
Le danger, ce n’est pas que des Français travaillent à Genève.
C’est que Genève cesse de travailler à la genevoise.
L’identité n’est pas une frontière à défendre,
c’est une histoire à prolonger.
Et cette histoire mérite d’être racontée par ceux qui la vivent —
pas seulement par ceux qui la traversent.
Heidi Identity, la marque qui croit à la voix du territoire.